La vulnérabilité de la riche biodiversité végétale du Cameroun, qui compte plus de 850 espèces menacées, est mise en lumière dans le livre « Zones Importantes pour les Plantes du Cameroun ».
Moment fort pour la conservation, l’ouvrage « Zones Importantes pour les Plantes du Cameroun » a été officiellement lancé le 18 juin, à l’occasion de la Semaine du Climat Royaume-Uni – Cameroun. Cette publication novatrice révèle une réalité aussi éblouissante que préoccupante : plus de 850 espèces végétales en danger sont réparties dans 49 zones clés pour la biodiversité à travers le pays.
Coécrit par des experts de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) — Herbier National du Cameroun — et des Jardins botaniques royaux de Kew (Royaume-Uni), le livre positionne le Cameroun comme le pays africain le plus riche en diversité tropicale. Des forêts tropicales luxuriantes aux déserts arides, les écosystèmes du pays sont aussi variés qu’essentiels. Pourtant, cette richesse naturelle est gravement menacée : 10 % des espèces végétales du Cameroun sont aujourd’hui en danger, et le pays détient le plus grand nombre d’arbres menacés du continent.
Les causes ? L’expansion des activités minières, l’exploitation forestière intensive et la prolifération des plantations de palmiers à huile grignotent rapidement les forêts camerounaises. Ces pressions ne menacent pas seulement la flore, mais déséquilibrent l’ensemble de l’écosystème du bassin du Congo.
Lors du lancement du livre, le Haut-Commissaire britannique, Matt Woods, a profité de l’événement pour mettre en lumière le rôle crucial du Cameroun dans les discussions climatiques mondiales. Il a exhorté la communauté internationale à faire entendre la voix du Cameroun dans les grands forums, comme la COP30, et à renforcer le soutien global pour protéger la biodiversité irremplaçable du bassin du Congo.
Le professeur Philip Stevenson, représentant des Jardins botaniques royaux de Kew, a déclaré à cette occasion :
« Ce fut une semaine formidable de nouvelles collaborations. Nous travaillons avec l’Herbier national de l’IRAD et développons des opportunités pour élargir notre présence et intensifier notre travail ici, au Cameroun. »
Ce livre ne se limite pas à un catalogue de plantes rares : il constitue un véritable appel à l’action. Alors que le monde lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité, les trésors verts du Cameroun nous rappellent ce que nous risquons de perdre — mais aussi ce que nous avons encore le pouvoir de protéger.