L’Égypte progresse actuellement dans ses efforts pour déclarer l’ensemble du littoral de la mer Rouge comme zone protégée, ce qui porterait à 22 % la part des terres protégées à l’échelle nationale. La ministre égyptienne de l’Environnement, Yasmine Fouad, a rencontré l’ambassadeur du Royaume-Uni au Caire, Gareth Bayley, afin de discuter du renforcement de la coopération bilatérale autour de la transition écologique, en mettant l’accent sur le tourisme durable, les investissements environnementaux et les initiatives dans le domaine de l’énergie propre, selon un communiqué officiel publié mardi.
Cette rencontre fait suite à la récente nomination de la ministre Fouad au poste de secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD). Elle a souligné les efforts déployés par l’Égypte pour intégrer les objectifs des trois conventions de Rio — sur le changement climatique, la biodiversité et la désertification — et a réaffirmé l’engagement du pays en faveur d’une transition écologique juste et inclusive. Cela comprend la mise en œuvre du cadre mondial post-2030 sur la désertification ainsi que du Cadre mondial pour la biodiversité à l’horizon 2030.
L’ambassadeur Bayley a invité l’Égypte à rejoindre l’Alliance pour l’énergie verte du Royaume-Uni, dans le cadre de la campagne plus large pour la croissance verte, visant à accélérer la transition vers les énergies propres et à stimuler les investissements verts dans les marchés émergents. Il a salué le leadership environnemental de l’Égypte et réaffirmé le soutien du Royaume-Uni aux Contributions Déterminées au niveau National (CDN) de l’Égypte.
Yasmine Fouad a souligné le rôle crucial du secteur privé dans la réussite de la transition verte, en mettant en avant l’écotourisme comme secteur prioritaire. « Le tourisme est un pilier central du revenu national de l’Égypte et étroitement lié à nos ressources naturelles. Nous avons mis en place des directives claires et des incitations financières pour soutenir l’écotourisme dans le cadre de la loi égyptienne sur les investissements », a-t-elle précisé.
Elle a ajouté que son ministère a développé de solides partenariats avec les opérateurs touristiques privés, qui représentent 98 % du secteur. Durant la pandémie de COVID-19, le ministère a soutenu les plongeurs et les pêcheurs en leur offrant des moyens de subsistance alternatifs — dont beaucoup participent aujourd’hui à la préservation de l’environnement marin. L’Égypte avance activement vers la déclaration du littoral de la mer Rouge comme zone protégée, une mesure qui porterait à 22 % la surface protégée du territoire national.
Les discussions ont également porté sur les progrès réalisés par l’Égypte en matière de gestion des déchets et d’économie circulaire. La ministre a cité l’utilisation croissante de carburants alternatifs issus des déchets dans l’industrie du ciment, certaines entreprises tirant désormais plus de 30 % de leur énergie de combustibles verts. Ce changement est soutenu par de nouvelles réglementations qui limitent les autorisations d’utilisation du charbon aux seules entreprises engagées dans l’adoption de sources d’énergie plus propres.
Les deux parties ont convenu d’approfondir la coopération entre le Royaume-Uni et l’Égypte dans plusieurs domaines : mise à jour des CDN, renforcement des capacités institutionnelles, amélioration des systèmes de suivi, de reporting et de vérification (MRV), ainsi que sensibilisation du public au changement climatique et à l’investissement durable.
La ministre Fouad a réaffirmé l’engagement de l’Égypte envers la gouvernance environnementale multilatérale, en mentionnant sa participation active aux futures négociations sur le traité mondial sur les plastiques. Elle a également mis en lumière la nouvelle politique nationale instaurant la responsabilité élargie des producteurs pour les sacs plastiques à usage unique.
L’ambassadeur Bayley a salué la possible participation de l’Égypte à la campagne britannique pour la croissance verte et a confirmé le soutien continu via le Fonds Planète Bleue d’un montant de 500 millions de livres sterling. Ce fonds accordera des subventions pour des projets de conservation marine et des initiatives environnementales communautaires dans la mer Rouge, qualifiée par l’ambassadeur de « trésor écologique mondial » en raison de la richesse de ses récifs coralliens et de sa biodiversité marine.
source : ZAWYA