La justice réparatrice, levier essentiel pour éradiquer le racisme envers les Africains et leurs descendants

La justice réparatrice, levier essentiel pour éradiquer le racisme envers les Africains et leurs descendants

Les gouvernements, le monde universitaire et d’autres parties prenantes doivent « redoubler d’efforts pour garantir la justice réparatrice » aux populations issues de la diaspora africaine, a déclaré le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) dans un rapport publié mercredi.

Selon le document, cette démarche est essentielle pour démanteler le racisme systémique enraciné dans les héritages de l’esclavage et du colonialisme.

Les actions à mettre en œuvre incluent des excuses officielles, des processus de vérité, des initiatives de mémoire et d’éducation, un soutien médical et psychosocial, ainsi que des compensations.

Un lien entre passé et présent
Le rapport constate que, dans un contexte de recul de certains engagements en matière de justice raciale, les mesures prises par les États, les entreprises, les groupes religieux, les universités, les musées et d’autres acteurs restent limitées.

« Pour assurer la justice réparatrice, les États et autres parties prenantes doivent mettre en œuvre une approche globale qui inclut diverses formes de réparations », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.

« Pour être véritablement efficace, cette approche doit examiner de manière approfondie l’ensemble des liens entre le passé et le présent – aux niveaux individuel et sociétal, dans tous les domaines de la vie – afin de démanteler les structures et systèmes injustes conçus et façonnés par l’histoire. »

Prendre en compte les contextes locaux
M. Türk a mis en garde contre une approche « uniforme », soulignant que la justice réparatrice doit répondre aux attentes des communautés concernées.

« Les initiatives et processus doivent être ancrés dans l’histoire et les contextes locaux, répondre aux besoins évolutifs des communautés et mettre au centre les expériences spécifiques des femmes d’ascendance africaine en particulier », a-t-il ajouté.

Le rapport recommande que les Africains et les personnes d’ascendance africaine soient au cœur de la conception et de la mise en œuvre de ces mesures grâce à une participation significative, inclusive et sécurisée.

Revues, restitutions et recherches
Le document met également en lumière des initiatives déjà engagées. Par exemple, certains pays ont entrepris de revoir l’espace public afin d’identifier, de retirer ou de contextualiser les statues et noms de lieux associés à des personnes impliquées dans la traite transatlantique des esclaves.

Des musées, notamment en Europe, ont également commencé à examiner leurs collections et leurs liens avec le passé.

La restitution du patrimoine culturel se poursuit, comme le retour des célèbres « bronzes du Bénin » — sculptures, plaques et autres objets pluriséculaires pillés dans l’actuel État d’Edo au Nigeria.

De plus, certaines institutions académiques ont mené ou financé des recherches externes sur leur propre histoire, présenté des excuses, favorisé l’accès à l’éducation pour des communautés concernées et créé des lieux de mémoire. Certaines entreprises privées ont aussi pris des mesures claires pour reconnaître leurs liens avec ce passé.

« Des demandes de compensation ont été déposées devant des tribunaux dans plusieurs juridictions, et les arguments juridiques associés ont renforcé des mouvements publics plus larges et exercé une pression politique en faveur du changement », a ajouté le HCDH.

Le rapport appelle également à intensifier les recherches et à formuler des propositions politiques sur des questions structurelles et systémiques plus larges, notamment dans les domaines de la justice climatique et environnementale, ainsi que sur les réformes destinées à corriger les lacunes de l’aide au développement et de l’architecture financière et de gouvernance internationale.

Source : NATIONS Infos

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