Le processus de transformation agricole au Zimbabwe dépasse le cadre d’une simple stratégie nationale : il constitue un véritable modèle de développement durable, susceptible d’offrir des enseignements précieux pour les systèmes agricoles à l’échelle mondiale.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) soutient la transformation du secteur agricole du Zimbabwe, en définissant une vision ambitieuse de la sécurité alimentaire et de la résilience économique à l’horizon 2030. Cette stratégie audacieuse combine l’engagement du gouvernement, le soutien international et des approches innovantes pour répondre aux défis complexes auxquels le pays est confronté dans le domaine agroalimentaire.
« Nous n’avons pas de meilleure occasion pour discuter de l’importance de systèmes agroalimentaires durables, résilients et inclusifs », a déclaré Louis Muhigirwa, représentant adjoint de la FAO au Zimbabwe, soulignant le caractère essentiel de cette approche transformatrice. L’initiative intervient dans un contexte mondial marqué par de multiples crises : changement climatique, instabilité économique et tensions géopolitiques.
La vision du gouvernement : faire de l’agriculture un moteur économique
Au cœur de la stratégie du Zimbabwe se trouve une reconnaissance fondamentale du rôle central de l’agriculture dans le développement national. « L’agriculture est le moteur essentiel pour atteindre la Vision 2030 », a affirmé Agnes Mugova, directrice de la planification stratégique, du suivi et de l’évaluation au ministère des Terres, de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Eau et du Développement rural. Cela confirme l’importance du secteur dans les aspirations économiques du pays.
La Stratégie de transformation des systèmes agroalimentaires du Zimbabwe, adoptée en 2020, constitue un plan global de renouveau agricole. Elle vise plusieurs objectifs : la sécurité alimentaire, la substitution aux importations, la création de valeur, l’emploi – avec une attention particulière portée à l’autonomisation des jeunes.
Le soutien crucial de la FAO : un partenariat pour le progrès
La FAO joue un rôle clé dans cette transformation. À travers une approche multidimensionnelle, elle accompagne les engagements du Zimbabwe pris lors du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS) de 2021, en s’appuyant sur cinq axes d’intervention : amélioration des moyens de subsistance et de la sécurité alimentaire, développement et réhabilitation de l’irrigation, soutien à l’élevage et à la lutte contre les maladies, réduction des pertes post-récolte, et promotion d’une agriculture sensible à la nutrition.
Cela comprend notamment le renforcement des politiques et réglementations sur les semences, la promotion de technologies agricoles intelligentes face au climat, et la facilitation de l’accès aux marchés via de meilleures infrastructures et la promotion du commerce. Ces actions couvrent des domaines allant de la sécurité alimentaire à la consommation durable et à l’agriculture résiliente au climat.
« Notre rôle va au-delà d’une simple assistance », a expliqué Louis Muhigirwa. « Nous travaillons avec le gouvernement du Zimbabwe pour équiper les agriculteurs, les agents de vulgarisation et les entreprises agricoles avec des techniques modernes et des outils numériques capables de révolutionner la productivité. »
Grâce à ce soutien technique, le gouvernement zimbabwéen parvient à mettre en œuvre ses engagements internationaux. « Avec l’appui d’organisations comme la FAO, nous traduisons les accords mondiaux en stratégies concrètes et pratiques à l’échelle nationale », a déclaré Agnes Mugova.
Des stratégies innovantes pour une agriculture durable
La stratégie de transformation repose sur quatre piliers : un cadre politique favorable, des modèles d’investissement agricole adaptés, la priorité à la recherche et au développement, et la modernisation du secteur.
Parmi les initiatives spécifiques figurent la mécanisation, l’amélioration de l’agro-transformation, et un regain d’intérêt pour les productions alimentaires locales et indigènes. Le gouvernement a également pris des mesures importantes pour renforcer le financement agricole, notamment par la modernisation des services bancaires agricoles et l’introduction de politiques de gestion des risques à destination des petits exploitants.
La FAO soutient ces initiatives dirigées par le gouvernement en renforçant des chaînes de valeur ciblées et en développant les capacités des agriculteurs, commerçants et autres acteurs du secteur. « L’objectif final est de contribuer à la transformation des systèmes agroalimentaires du Zimbabwe pour qu’ils deviennent plus efficaces, inclusifs, résilients et durables », a déclaré Phillip Goredema, spécialiste de la coordination des systèmes agroalimentaires à la FAO.
Relever les défis, créer des opportunités
L’approche du Zimbabwe reconnaît l’interconnexion des systèmes alimentaires. « Il ne s’agit pas de résoudre des problèmes isolés, mais bien de transformer l’ensemble de l’écosystème agricole grâce à une approche holistique intégrant les dimensions sociales, économiques et environnementales », a expliqué un haut responsable.
La stratégie vise à relever plusieurs défis simultanément, de l’adaptation au changement climatique à la réduction des inégalités économiques et à la sécurité alimentaire. En misant sur l’innovation, la recherche et des pratiques durables, le Zimbabwe entend se positionner comme un leader de la transformation agricole.
À mesure que le pays progresse, la collaboration entre le gouvernement et les partenaires internationaux comme la FAO augure un avenir plus sûr sur le plan alimentaire, plus résilient sur le plan économique, et plus durable sur le plan agricole.
« Notre objectif n’est pas seulement de nourrir notre population », a conclu un représentant du gouvernement, « mais de créer un secteur agricole solide et innovant, capable de stimuler la croissance économique et d’offrir des perspectives aux générations futures. »