L’enquête souligne le besoin d’une éducation et d’une sensibilisation accrues concernant la mésinformation et la désinformation
Une récente enquête menée en Afrique par KnowBe4 révèle que 84% des répondants s’appuient sur les médias sociaux comme source principale d’information, dont 80% privilégiant Facebook ; Cette forte dépendance aux plateformes sociales pour l’information est préoccupante, particulièrement alors que la désinformation continue d’augmenter.
Avec 19 pays africains prévoyant des élections en 2024 et de nombreuses campagnes politiques en cours, les inquiétudes concernant la mésinformation (informations fausses partagées involontairement) et la désinformation (fausses nouvelles délibérément diffusées) s’intensifient. Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (http://apo-opa.co/3Bj92mY) rapporte que les campagnes de désinformation en Afrique ont quadruplé depuis 2022, souvent soutenues par des États étrangers comme la Russie et la Chine, menant à l’instabilité sociale.
En réponse à ces problèmes, KnowBe4 a mené une enquête en juin 2024 sur la désinformation et la mésinformation politique dans cinq pays africains : Botswana, Kenya, Maurice, Nigeria et Afrique du Sud. L’enquête, qui incluait 500 répondants, a constaté que la grande majorité des utilisateurs (84%) préfèrent les médias sociaux pour consommer l’actualité plutôt que les canaux traditionnels comme la radio, la télévision et les sites web d’information. Anna Collard, SVP Stratégie de contenu et Évangéliste chez KnowBe4 AFRICA, note : “80% des répondants consomment l’actualité sur Facebook et plus de 50% utilisent TikTok. C’est alarmant car aucun de ces canaux n’est très fiable en termes d’actualités.”
La capacité à discerner les fausses nouvelles pourrait être surestimée
Une autre découverte préoccupante est que 82% des répondants se sentent confiants dans leur capacité à distinguer les vraies des fausses informations en ligne, malgré un niveau généralement faible d’éducation formelle sur le sujet. Collard commente : “Bien que la plupart des répondants aient déclaré être capables de faire la différence entre les vraies et les fausses nouvelles, je doute que ce soit le cas. D’autres recherches (http://apo-opa.co/4di3hDj) ont montré que la plupart des gens surestiment leur capacité à détecter les deepfakes, et ironiquement, plus de gens font confiance aux images générées par l’IA qu’aux photographies réelles.”
À mesure que le paysage numérique se développe, nos stratégies pour maintenir l’intégrité de l’information doivent également évoluer
L’enquête a également révélé que la désinformation devient une préoccupation majeure pour beaucoup. 80% des répondants ont exprimé des niveaux élevés d’inquiétude concernant l’impact négatif des fausses nouvelles et leur potentiel à causer des divisions sociales. “Au Kenya, de nombreux répondants ont dit avoir vu de première main comment la désinformation peut mener à des conflits tribaux,” note Collard.
Elle explique en outre que des influenceurs des médias sociaux utilisant des hashtags inorganiques ont alimenté des discordes politiques similaires lors de l’élection au Nigeria l’année dernière. “La propagation rapide de fausses informations sur les médias sociaux et l’accessibilité croissante des outils d’IA permettent la création rapide et bon marché de campagnes de désinformation sophistiquées.”
Collard ajoute : “Comme nous l’avons vu lorsque des entités ont contesté le résultat de l’élection sud-africaine de 2024, il y a des individus motivés pour perturber les démocraties et agir de manière malveillante pour créer le chaos parce que cela sert leur propre agenda.” Un autre exemple historique est la campagne de désinformation #whiteminoritycapital (http://apo-opa.co/3XOF1Eu) menée par l’entreprise britannique de relations publiques Bell Pottinger en 2017 pour obscurcir la capture de l’État par l’ancien président sud-africain Jacob Zuma.
Besoin de plus de formation et de contrôles plus stricts
L’enquête souligne le besoin d’une éducation et d’une sensibilisation accrues concernant la mésinformation et la désinformation. Un nombre significatif de 58% des répondants déclarent n’avoir reçu aucune formation sur le sujet, tandis qu’un inquiétant 32% admettent simplement ignorer les fausses nouvelles, mettant en évidence le besoin d’une réponse plus proactive et engagée.
“Nous avons besoin d’une stratégie à multiples facettes pour combattre la désinformation,” dit Collard. Cette approche devrait englober une sensibilisation et une pensée critique accrues parmi les utilisateurs ; une action gouvernementale coordonnée pour prévenir la propagation de fausses nouvelles (y compris une législation plus stricte), et une vigilance accrue des plateformes de médias sociaux dans la détection et la suppression des campagnes de désinformation.
“Les fausses nouvelles sont un défi permanent qui nécessite une attention continue,” conclut Collard. “Pour les combattre efficacement, nous avons besoin d’une combinaison de nouvelles technologies, de meilleures façons de les prévenir, et surtout, d’enseigner aux gens à consommer les médias de manière critique, particulièrement s’il s’agit de contenu émotionnellement chargé ou potentiellement polarisant. À mesure que le paysage numérique se développe, nos stratégies pour maintenir l’intégrité de l’information doivent également évoluer.”
Pour lire le rapport complet 2024 sur la désinformation politique en Afrique, cliquez ici (http://apo-opa.co/3zxqZO7).