Un décret présidentiel du 23 mai 2022 vient d’autoriser l’adhésion du Cameroun à la Convention du Conseil de l’Europe sur la cybercriminalité, adoptée le 23 novembre 2001 à Budapest (Hongrie). Cette adhésion permettra au pays de renforcer sa législation en matière de protection de son cyberespace et de bénéficier d’un cadre répressif plus ferme. En effet, la Convention aidera à définir davantage les actes de cybercriminalité afin que les juges soient mieux outillés pour sanctionner. Le Cameroun pourra également améliorer sa coopération internationale dans les enquêtes et les poursuites relatives aux crimes commis via Internet.
« Les fléaux qui ont trait à la cybercriminalité sont transfrontaliers. On peut commettre un crime au Cameroun, l’auteur est à l’étranger et la preuve est dans un autre continent », a déclaré la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel).
En mars dernier, l’Assemblée nationale a adopté la loi autorisant le président de la République à procéder à l’adhésion du Cameroun à la Convention de Budapest sur la cybercriminalité. Cette loi a été promulguée le 27 avril dernier par le chef de l’État. Pour les autorités, ce texte est important puisqu’il arrive au moment où le Cameroun est engagé dans le développement de l’économie numérique. Mais aussi dans un contexte où la cybercriminalité a pris des proportions inquiétantes ces dernières années dans le pays.
L’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic) a notamment révélé avoir reçu 3 105 plaintes relatives à la cybercriminalité, débusqué plus de 5 000 faux comptes sur les réseaux sociaux et enregistré sept attaques sur les sites web des administrations publiques en 2021. L’Antic estime par ailleurs à 12,2 milliards, les pertes financières dues aux intrusions dans les systèmes informatiques des administrations publiques et privées l’année dernière. Face au nombre croissant de cyber-incidents, le pays est engagé depuis le 12 août 2020 dans une campagne nationale de promotion de la culture de la cybersécurité et sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux. Grâce à son adhésion à la Convention de Budapest, le pays espère « monter en puissance » dans la lutte contre la cybercriminalité.
P.N.N
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