L’Afrique s’enfonce sous le poids d’une dette publique qui grève ses capacités d’investissement. En 2025, elle devrait dépasser en moyenne 60 % du PIB. À Lomé, une conférence continentale s’ouvre pour repenser les règles du jeu. Pendant trois jours, responsables et experts tentent d’esquisser une réponse commune.
Face à un endettement public toujours élevé, avec une moyenne supérieure à 60 % du PIB attendue en 2025, une série de tables rondes se tient à Lomé, au Togo, du 12 au 14 mai 2025. Objectif : définir un « agenda africain » pour une gestion durable de la dette. Dans le cadre de la Conférence de l’Union africaine sur la dette, les experts insistent sur la nécessité d’actions à la fois nationales et internationales en matière de gestion macroéconomique.
Il y a tellement de choses à faire au niveau national. Il y a la connaissance et les capacités nécessaires pour le management macroéconomique. Il y a aussi ce qu’il faut faire au niveau international, où nous devons agir et venir à une position commune, à travers la réforme de l’architecture financière mondiale, sur la façon dont nous agissons avec le reste du monde, en termes de fixer les finances internationales, mais aussi sur la façon dont ous agissons avec la dette et trouver une solution sustainable.
Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la CEA
Les discussions à Lomé mettent en avant plusieurs axes clés pour une transformation financière notamment le financement des secteurs productifs, des stratégies nationales de gestion de la dette, la réforme du Cadre commun du G20, la création d’une agence de notation africaine, les recours aux obligations vertes et bleues, la mobilisation des ressources domestiques et l’exploitation du potentiel de la ZLECAf.
Moi je pense qu’il faut bien sûr s’endetter raisonnablement mais il faut surtout, et c’est le message je pense le plus important compter sur ses propres forces, compter sur ses ressources internes. La dette est une conséquence d’une gestion budgétaire donc il faudrait que la gestion budgétaire soit saine, soit rationnelle, soit raisonnable, qu’il y ait une maîtrise des déficits budgétaires, qu’au niveau des gouvernements, qu’on puisse favoriser le développement des recettes fiscales, qu’on puisse lutter contre la corruption, qu’on puisse renforcer la transparence, être innovants dans le financement d’un certain nombre de projets d’infrastructure.
Mohamed Boussaïd, Ancien ministre de l’Économie et des Finances
La dette publique plombe les finances africaines, plus de 20 pays y consacrent plus que leurs budgets alloués à la santé, et 6 plus que ceux alloués à l’éducation. En 2025, le ratio dette / PIB frôle 64 % selon les données officielles. La Conférence de l’Union africaine sur la dette devrait déboucher sur l’adoption de la Déclaration de Lomé, pierre angulaire d’un nouveau cadre africain pour une gestion durable de la dette publique.
Source : AFRICA24