Un atelier de consultation et de validation des parties prenantes se tient actuellement à Lusaka, en Zambie, du 16 au 19 juin 2025. Organisé par le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA) en collaboration avec le ministère des Pêches et de l’Élevage de la République de Zambie, cet atelier vise à aligner les stratégies nationales en matière de pêche et d’aquaculture ainsi que les plans d’investissement agricoles avec le Cadre de politique et de réforme stratégique (PFRS). Il intègre également des instruments mondiaux et régionaux pertinents, tout en abordant les questions d’adaptation au changement climatique.
Le PFRS pour la pêche et l’aquaculture en Afrique est l’un des instruments les plus transformateurs de l’Union africaine pour promouvoir l’économie bleue du continent. Fondé sur les principes de durabilité, de sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que de croissance économique inclusive, le PFRS constitue une feuille de route cohérente à l’échelle continentale pour la réforme des politiques et les investissements dans le secteur. Depuis son adoption à la suite de l’appel lancé en 2010 par la Conférence des ministres africains de la pêche et de l’aquaculture (CAMFA), cette stratégie a joué un rôle clé pour guider les États membres de l’UA, les communautés économiques régionales et les instances halieutiques dans le renforcement de la gouvernance, des cadres institutionnels et de la résilience climatique des systèmes alimentaires aquatiques.
Lors de l’ouverture de l’atelier, M. Mwila, Secrétaire permanent par intérim du ministère des Pêches et de l’Élevage, a souligné l’engagement de la Zambie à développer le secteur halieutique à travers la valorisation des chaînes de valeur et l’augmentation de la production de poisson. « Nous visons une production annuelle de 225 000 tonnes d’ici 2026, grâce à l’intensification de la production d’alevins et à l’amélioration des systèmes de suivi et de surveillance », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur l’importance d’harmoniser la législation et de s’aligner sur les politiques continentales, considérant cela comme essentiel pour assurer la cohérence des politiques nationales et la durabilité à long terme. Il a appelé les parties prenantes à mesurer les avantages des instruments partagés à l’échelle continentale et mondiale.
Mme Patricia Lumba, représentant la Directrice de l’UA-BIRA, a réaffirmé l’engagement du Bureau à soutenir les États membres dans l’alignement de leurs cadres nationaux avec les stratégies continentales. Elle a rappelé que la Zambie est le 16e pays à bénéficier de ce processus d’accompagnement. Elle a également évoqué les origines du PFRS, fruit d’un processus consultatif mené à l’échelle continentale, né de la volonté commune de transformer les ressources aquatiques africaines en moteurs de prospérité. « Le PFRS et la Stratégie africaine pour l’économie bleue ne sont pas seulement des outils politiques : ce sont des instruments de transformation pour les communautés, les économies et les écosystèmes à travers toute l’Afrique », a-t-elle affirmé.
Au cours des quatre jours de l’atelier, les participants — responsables gouvernementaux, organismes régionaux, chercheurs et consultants — examinent les résultats des consultations nationales sur la cohérence des politiques avec le PFRS. Ils formulent également des recommandations spécifiques pour la domestication d’instruments mondiaux, notamment ceux relatifs à la biodiversité, à la sécurité sanitaire des aliments et à la pêche artisanale. Les discussions se déroulent en séances plénières et en groupes de travail, et portent sur l’amélioration des plans nationaux d’investissement agricole (PNIA), l’intégration d’approches climato-intelligentes et l’identification des réformes juridiques et institutionnelles nécessaires à la mise en œuvre efficace du PFRS.
L’ordre du jour comprend des sessions techniques détaillées, avec une analyse des cadres nationaux zambiens, l’identification des lacunes en matière d’alignement et l’élaboration de recommandations politiques concrètes. Les participants évaluent également l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans la planification des investissements, et la manière d’intégrer les principes de durabilité dans la gouvernance halieutique.
À l’issue de l’atelier, un communiqué consolidé devrait être adopté, comprenant les accords clés, les prochaines étapes et la feuille de route de la Zambie pour l’alignement. L’atelier vise à revoir et actualiser les politiques nationales de pêche, compiler les bonnes pratiques, identifier les lacunes politiques, définir les actions prioritaires, renforcer la capacité des États membres de l’UA à ratifier les instruments mondiaux essentiels au développement durable de la pêche et de l’aquaculture, tout en consolidant les PNIA pour attirer davantage d’investissements.
Cet atelier de Lusaka souligne le rôle central de l’UA-BIRA dans la promotion d’une gouvernance panafricaine des ressources aquatiques, ainsi que l’importance du consensus entre les parties prenantes pour concrétiser une économie bleue résiliente, inclusive et prospère à travers l’Afrique.
