L’Afrique en tête du classement mondial des régions les plus exposées à la fraude

L’Afrique en tête du classement mondial des régions les plus exposées à la fraude

La deuxième édition du Global Fraud Index de Sumsub, menée en partenariat avec Statista et d’autres entités comme CryptoUK et la MENA Fintech Association, confirme la position de l’Afrique comme la région la plus exposée à la fraude au niveau mondial. Cette étude de 2025, qui a évalué 112 pays sur la base de critères tels que les cadres réglementaires, les infrastructures, les taux d’activités frauduleuses et la résilience économique, intègre pour la première fois le Sénégal, le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et le Nigeria, élargissant la portée africaine du rapport.

Avec un score régional moyen de 3,84, l’Afrique se situe nettement au-dessus de la moyenne mondiale de 2,79 sur l’Index, signalant une vulnérabilité persistante aux menaces numériques et financières, malgré les efforts mondiaux de prévention.

Contraste Régional et Classement Africain

L’Afrique se classe dernière en termes de protection contre la fraude, derrière l’Asie-Pacifique (3,50) et les Amériques (2,83). En revanche, le Moyen-Orient (2,25) et l’Europe (2,13) présentent les systèmes de défense les plus robustes.

À l’intérieur du continent africain, on observe des disparités notables. Maurice est le pays le plus performant (22e mondial), suivi du Botswana (46e), du Maroc (50e), de la Tunisie (67e) et de l’Afrique du Sud (74e). À l’opposé, plusieurs pays africains figurent parmi les moins protégés au monde : le Nigeria (110e), la Tanzanie (108e), l’Ouganda (107e), le Rwanda (105e) et l’Éthiopie (102e), souvent à cause de faiblesses institutionnelles et d’une accessibilité limitée aux ressources anti-fraude. Le Sénégal, évalué pour la première fois, obtient notamment le score le plus bas de la région pour l’accessibilité des ressources.

Malgré le classement élevé de l’Afrique du Sud en matière de chômage dans l’Index, le pays a progressé de neuf places au niveau mondial depuis 2024.

Tendances Mondiales et Alertes des Experts

Au niveau mondial, les pays nordiques (Luxembourg, Danemark, Finlande, Norvège et Pays-Bas) dominent le classement des nations les mieux protégées, grâce à leurs institutions solides et leurs cadres réglementaires avancés. Les dernières places sont occupées par le Pakistan (112e), l’Indonésie (111e) et le Nigeria (110e).

Des changements significatifs sont à noter par rapport à l’année précédente : Singapour, numéro un en 2024, est descendu à la 10e place, tandis que le Maroc a bondi de 27 rangs pour atteindre la 50e. À l’inverse, la Malaisie a chuté de 52 places.

Les experts soulignent l’urgence d’agir. Nameer Khan, président de la MENA Fintech Association, insiste sur la nécessité d’adapter la détection de la fraude à la croissance rapide des écosystèmes financiers. Hannes Bezuidenhout de Sumsub alerte sur le fait que l’accélération numérique en Afrique met en lumière des “faiblesses structurelles” nécessitant une harmonisation des politiques. Timothy Owens, de Statista, ajoute que, face à la sophistication croissante des outils de fraude basés sur l’IA, la protection anti-fraude est devenue une question de “gouvernance” et exige une “surveillance continue”.

Conclusion : Investir dans la Résilience Africaine

Les résultats de l’étude ne sont pas seulement un constat de mauvaise performance, mais un appel pressant à l’action. Ils mettent en évidence la nécessité cruciale d’investissements dans les infrastructures numériques africaines, de coordination des réglementations et de renforcement des capacités techniques. Combler ces lacunes structurelles à travers une coopération accrue entre gouvernements, institutions financières et acteurs technologiques est essentiel pour consolider la confiance, protéger l’innovation et aligner le continent sur les standards de sécurité mondiaux.

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