Les relations entre le Mali et l’Algérie se sont nettement détériorées, marquées par une série de communications cinglantes de la part du gouvernement de transition malien.
Accusations et Insubordination Diplomatique
Par deux communiqués officiels datés du 19 et du 25 septembre, les autorités de Bamako ont ouvertement accusé ce qu’elles appellent la “junte” algérienne d’entraver le processus judiciaire international, de s’ingérer dans les affaires intérieures du Mali et de fournir un soutien à des groupes armés terroristes actifs au Sahel.
Le second communiqué, publié le 25 septembre 2025 et signé par le général de division Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, dénonce la “stratégie de fuite en avant et des invectives diffamatoires” d’Alger. Selon Bamako, ces attaques verbales ne sont qu’une tentative de masquer le soutien algérien à des formations extrémistes, y compris les leaders terroristes prétendument visés par le drone malien abattu.
Le texte exhorte l’Algérie à “cesser ses ingérences intempestives et inacceptables” et à coopérer de bonne foi pour renforcer la stabilité, la sécurité collective et le développement de la région.
Le Refus de la CIJ : Une “Culpabilité Indubitable”
Cette montée du ton fait suite à un événement survenu quelques jours plus tôt : le 19 septembre 2025, le Mali a été informé par la Cour internationale de Justice (CIJ) du refus de l’Algérie de reconnaître la compétence de la Cour dans le différend concernant la destruction d’un drone malien par les forces algériennes dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril 2025.
Pour le gouvernement malien (Communiqué n°080), ce refus constitue une “négation de la justice internationale” et un “mépris de la légalité internationale”, perçu comme un “aveu qui prouve à suffisance, à la face du monde, son indubitable culpabilité”.
Allant plus loin, le Mali affirme que le rejet de la compétence de la CIJ apporte une “preuve supplémentaire du soutien de l’Algérie aux groupes armés terroristes” et accrédite pleinement ses accusations initiales concernant l’incident du drone.
Contexte de Méfiance Accrue
Cette vive tension s’inscrit dans un contexte de méfiance régionale grandissante. Les autorités de transition maliennes estiment que l’Algérie, cherchant à maintenir son influence au Sahel, mène des actions déstabilisatrices en maintenant des liens avec des mouvements armés. En qualifiant le pouvoir algérien de “junte”, Bamako rompt avec le langage diplomatique traditionnel et cherche à désigner directement son voisin comme un acteur problématique.